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Céréales Les français frappent à toutes les portes pour exporter leur blé

PARIS, 13 oct 2004 (AFP) - Les céréaliers français, qui engrangent une récolte abondante et sont confrontés à une féroce concurrence, multiplient les initiatives pour exporter leur production, en particulier le blé, avec des résultats pour l'heure mitigés mais de bonnes perspectives.

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Face à une production mondiale de blé qualifiée de "meilleure moisson de tous les temps" par l'Office national interprofessionnel des céréales (Onic), et une production française de 37,4 millions de tonnes en 2004, (+30% par rapport à 2003), la "solution est d'exporter à tout va", a déclaré mercredi le président du conseil central de l'Onic, Christian Lapointe. "Nous nous démenons pour vanter la qualité de nos produits, essayer de sécuriser les marchés traditionnels et d'en ouvrir d'autres", a affirmé M. Lapointe à l'issue du comité permanent de l'Onic. "La concurrence se fait de plus en plus sévère", relève M. Lapointe, et les céréaliers français tablent sur 15,6 millions de tonnes qui devront être exportées, dont 7,6 au sein de l'Union européenne. Les prévisions d'exportations hors UE ont été revues à la hausse, à 8 Mt. Le marché chinois, qui s'est entrouvert lors de la récente visite de Jacques Chirac avec la vente de 0,7 Mt de blé, offre de bonnes perspectives. "Il y a de grands espoirs pour la suite, mais rien de concret. Il faut continuer à travailler", tempère Daniel Perrin, directeur général de l'Onic. Autre élément d'optimisme, l'Egypte achète de nouveau du blé français, après l'avoir boudé en 2003. Elle a déjà acquis auprès de la France 1,2 Mt depuis le début de la campagne, mais c'est l'Argentine qui a été retenue lors de la dernière adjudication. "On continue à y aller régulièrement et on espère", déclare M. Lapointe. L'Afrique du nord - avec le Maroc, la Libye, où doit se rendre Jacques Chirac d'ici la fin de l'année, et l'Algérie, grand consommateur de blé dur - fait l'objet de beaucoup d'attention, selon M. Lapointe.

A l'intérieur de l'Union Européenne, les ventes sont attendues à 7,6 Mt, "en baisse par rapport à l'an dernier en raison des meilleures récoltes engrangées dans l'ensemble des pays" membres, selon l'Onic. Les consommateurs traditionnels restent à peu près fidèles. L'Italie, principal consommatrice de blé français, devrait en acquérir 1,8 Mt, "mais on est en retrait par rapport à l'émergence des pays producteurs de la Mer noire", déplore Christian Lapointe. Les Pays-Bas devraient aussi acheter 1,8 Mt, l'Espagne, 1, le Portugal où doivent se rendre très prochainement les représentants de l'Onic devrait absorber 0,7 Mt. Les VRP du blé français estiment qu'il faut "échapper à la logique du prix pur et dur", en jouant "du service, des atouts qui sont les nôtres avec les pays proches, la proximité (...), l'avance que nous avons en terme de traçabilité, de certification et de sécurité alimentaire", selon Christian Lapointe qui ajoute que "les Américains ne peuvent pas assurer une aussi bonne traçabilité". Autre moment important pour le blé français, la Bourse européenne des grains, qui se tiendra les 18, 19 et 20 novembre à Paris, où de nombreux opérateurs sont attendus pour tenter d'écouler leur production.


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